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La Suisse condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme : la méthode mixte utilisée pour calculer le taux d’invalidité des personnes ayant une activité lucrative à temps partiel serait discriminatoire.
Dans l’arrêt Di Trizio c. Suisse du 2 février 2016 (ici), la Cour européenne des droits de l’homme relève dans un premier temps que la différence de traitement, dans l’assurance-invalidité, entre les personnes travaillant à temps plein et les personnes à temps partiel, est légitimée par l’objectif de ce régime d’assurance.
Sous l’angle de la proportionnalité, la Cour considère que l’assurée avait, dans un premier temps, obtenu une demi-rente AI à la suite de l’abandon de sa profession initiale en raison de problèmes de dos. Sa rente avait été supprimée à la suite de la naissance de ses jumeaux, l’assurée ayant alors indiqué que sans l’atteinte à la santé, elle aurait travaillé à temps partiel.
Sous l’angle de l’égalité entre les sexes, la Cour considère que l’assurée est discriminée en raison de son choix (hypothétique) de diminuer son taux d’activité après la naissance de ses enfants, ce qui n’est pas compatible avec la Convention (ch. 91 à 102 du jugement).
Note : cet arrêt a été rendu à 4 voix contre 3, l’opinion dissidente commune aux trois juges en désaccord avec le jugement étant publiée au pied de ce dernier. En l’état, il n’est pas encore définitif, le Gouvernement disposant d’un délai de trois mois pour demander le renvoi de l’affaire devant la Grande Chambre (art. 43 ch. 1 CEDH).
Télécharger le communiqué de presse de la Cour : ici !